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ET JEAN-JACQUES ROUSSEAU.

conduisirent en droiture à Annecy, dans le couvent du premier monastère de la Visitation, pour l’y faire instruire de notre religion[1].

Madame de Warens avait gardé avec elle l’argenterie et les bijoux ; mais ses coffres et ballots furent transportés par le lac jusqu’à Genève où le mari eut quelque velléité de les faire saisir. Comme ils étaient sous le cachet et les armes du roi, on lui représenta qu’il n’y réussirait pas et, arrivé à Genève, il renonça à son projet. « Je crois que je pris le bon parti. J’aurais d’ailleurs manqué le principal qui était la cassette que la voyageuse avait eu soin de prendre avec elle dans le carrosse. »

Partie le 7 août d’Évian, madame de Warens dut arriver le 8 à Annecy où une lettre de l’évêque l’avait sans doute précédée auprès de la supérieure du couvent, madame Françoise-Madeleine Favre des Charmettes[2]. Le lende-

  1. Notice sur madame de Warens, dans Mémoires et documents de la Société savoisienne d’histoire et d’archéologie (t. I, lère série). Le récit de M. de Conzié diffère sensiblement de celui de M. de Warens et de ceux de Jean-Jacques.
  2. Sœur de la mère de M. de Conzié. Elle avait été réélue supérieure le 6 juin 1726. Il existait à Annecy deux monastères de la Visitation : le premier, fondé par saint François