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blessé. Nommé colonel de son régiment le 8 février et commandant en chef de la partie ouest, il se signala à la prise du fort de Lesce, s’empara de 14 pièces de canon, et fit éprouver à l’ennemi une •perte de 4,000 hommes. Au commencement de l’an H, il chassa les Espagnols de la partie ouest de l’île, battit dans toutes les rencontres l’armée du gouverneur général Garcia, et reçut quatre blessures dans ces différents engagements. Il prit ensuite, avec 300 hommes du 106* régiment, le fort de la Crête-Saie, et y fit prisonniers les 700 Espagnols qui le défendaient.

A son retour en France, le Comité de salut public conféra à Desfourneaux le grade de général de division, le 21 frimaire an m, et le renvoya à Saint-Domingue, sous les ordres du capitaine général Lavaux ; mais contrarié par les vents, et contraint de relâcher aux États-Unis, Desfourneaux ne put arriver à sa destination qu’en floréal an iv.

Après avoir commandé successivement la place du Port-au-Prince et les circonscriptions du Sud et de l’Ouest, il revint Len France en l’an vi, prit en frimaire an vu le commandement de la Guadeloupe, fut rappelé en floréal et aborda les côtes de France en pluviôse anvm.

Embarqué en pluviôse an îx, sur la frégate l’Africaine, pour aller porter des secours à l’armée d’Orient, il fut pris par les Anglais dans le détroit de Gibraltar, après un combat glorieux, où il vit périr à ses côtés trois de ses aides-de-camp, son frère et son neveu ; blessé lui-même à la poitrine, il revint en France par suite d’échange, et repartit pour Saint-Domingue avec l’expédition du général Le-.clerc.

Débarqué au cap Français le 15 pluviôse an x, Desfourneaux prit d’assaut, le 14 ventôse, la ville de Gonaïves,força le général nègre Maurepas à mettre bas

les armés avec ses 4,000 hommes et lui prit son artillerie.

Le 25 du même mois, il remporta à Plaisance une victoire complète sur la troupe de Toussaint-Louverture et lui fit 5,000 prisonniers.

Rentré en France au commmencement de l’an xi, Bonaparte l’accueillit avec distinction, et lui dit en l’apercevant : « Général, vous vous êtes bien battu ; vous avez fait de grandes choses à la tête de vos troupes ; je m’en souviendrai et je vous donnerai des preuves de ma confiance. »

Cependant l’Empereur ne tint point les promesses du premier Consul, et le général Desfourneaux cessa, depuis cette époque, d’occuper des commandements importants.

Nommé commandeur de la Légion d’honneur à la création de l’ordre, en juin 1804, et baron de l’Empire en 1808, il entra au Corps législatif en 1811, et y occupa plusieurs fois le fauteuil en qualité de vice-président. Louis1 XVIII le nomma grand-croix de la Légion d’honneur et chevalier de Saint-Louis, le 3 août 1814. Membre de la Chambre des représentants pendant les Cent-Jours, il commanda les troupes Chargées de défendre les hauteurs de Montmartre, et cessa de servir à la seconde Restauration.

Le général Desfourneaux qui, depuis cette époque, n’avait sollicité aucun commandement,- est mort à Paris, le 22 février 1849, à l’âge de 81 ans. Son nom est inscrit sur le côté ouest de l’arc de triomphe de l’Étoile.

BORELLI (CHARLES-LUCE-PAULIN-CLÉMENT, vicomte de)

lieutenant-général, né à Yillefort (Lozère), il reçut, comme fils de citoyen actif, un brevet de sous-lieutenant pour les hussards de la légion des Alpes, depuis 14e régiment de