Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’occupaient 1,500 Bavarois ; il les força à se retirer et leur fit 200 prisonniers. Promu adjudant-général colonel provisoire, le 3 messidor de la même année, il passa au blocus de Mayence. Là, dans la nuit du 25 au 26 brumaire an in, il enleva 600 hommes du corps connu sous le nom de Manteaux-Rouges, qui étaient à Weissenau ; ce poste ayant, été occupé de nouveau le 26, il le surprit pendant la nuit suivante et lui fit 400 prisonniers.

Confirmé dans son grade d’adjudant-général colonel, le 25 prairial an m, il fit partie de la commission c^réée par le général Moreau pour préparer un projet de passage du Rhin. Ce projet, remis au général au mois de prairial an iv, eut son approbation, et le passage s’effectua le 6 messidor. Le même jour, le général en chef, Moreau, le nomma général de brigade.

Le 17, à la bataille de Rastadt, la division du général Sainte-Suzanne se trouvant compromise, Bellavène s’engagea pour la soutenir avec sa demi-brigade de cavalerie, et fut atteint d’un boulet qui lui emporta une jambe et le renversa de cheval. Le gouvernement confirma le 22 sa nomination provisoire au grade de général de brigade.

Employé au cabinet topographique du gouvernement, il reçut, le 5 pluviôse an v, un commandement dans la 3e division militaire, et le conserva jusqu’au lor germinal an vu.

Nommé inspecteur aux revues le 8 pluviôse an vin, il fut rappelé au commandement de la 4e division militaire pendant la tenue du congrès de Lunéville.

Le 19 ventôse an xi, le premier Consul lui confia l’organisation, le commandement et la direction des études de l’école de Saint-Cyr, avec la mission d’in-pecteur du Prytanée militaire ; il le nomma, en l’an xu, membre de la Légion d’honneur, le 19 frimaire, et commandant de l’Ordre le 25 prairial.

L’Empereur le fit général de division, le 4 octobre 1807, lui conféra, en 1808, le titre de baron, et le nomma inspecteur général des écoles militaires, le 1" juillet 1812.

En 1814, le Roi lui donna, le 8 juillet, la croix de Saint-Louis ; mais, le 2 août, il lui enleva son inspection et le mit en demi-solde le 1." janvier 1815. •

Napoléon, à son retour de l’île d’Elbe, le rétablit dans ses fonctions. Bellavène se montra reconnaissant et fit don au gouvernement d’une somme de 4,000 fr. pour servir à l’équipement des gardes nationales. Le Dictionnaire des Généraux français a conservé de lui un trait qui fait honneur à son caractère, et que nous nous empressons de consigner ici :

« Lorsque les troupes alliées arrivèrent dans les environs de Paris, un officier et six soldats prussiens se logèrent à Saint-Cyr ; bientôt une troupe nombreuse de fédérés se présenta devant cet établissement, demandant que les Prussiens lui fussent livrés, et voulant aussi enlever les armes et emmener les élèves. Le général Bellavène, après avoir fait mettre les sept étrangers en lieu de sûreté, se présenta seul aux fédérés, et leur déclara que, devant compte des armes au ministre, des élèves à leurs parents, de ses hôtes à l’honneur, il était résolu à ne livrer ni les uns ni les autres. Cette fermeté imposa aux fédérés, qui renoncèrent à leur entreprise. »

Louis XVIII, revenu à Paris, l’admit à la retraite le 27 septembre 1815. Il se retira à Milly, petite ville. du département de Seine-et-Oise, où il mourut le 8 février 1826.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté est.

BELLEGARDE (FRÉDÉRIC, comte de)