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sur le village d’Albuhera, de s’emparer ou du moins (en donnant de vives inquiétudes à l’ennemi sur ce point) de le forcer à porter secours à sa gauche. Les postes que l’ennemi avait en avant du ruisseau d’Albuhera s’étant repliés, le général Godinot lança ses bataillons qui marchaient avec intrépidité sur le village, au milieu d’un feu très-meurtrier de l’artillerie espagnole, établie sur un plateau auprès de l’église. Le 16e léger emporta le village de vive force. Le combat continuait, le général Godinot tenait toujours à Albuhera après l’avoir pris et repris aux troupes portugaises et espagnoles ; cette position était défendue avec vigueur par le 16e léger ; mais le duc de Dalmatie envoya l’ordre au général Godinot d’abandonner le village. Cet ordre fut transmis au colonel du 16e léger qui refusa d’abord d’y obtempérer, il fallut que le général renouvelât jusqu’à deux fois son injonction. Une pareille opiniâtreté, qui prenait sa source dans le courage de l’intrépide colonel, présageât ce que l’on était en droit d’espérer de lui et de ses soldats.

Le 19 juin suivant, il fut envoyé en reconnaissance sur Olivença, avec sa division et les 4 régiments de cavalerie légère du général Briche. Ayant trouvé cette place abandonnée et sans défense. il en prit possession le 21, et passa jusqu’à Jurumenha, place située sur la Guadiana, une lieue en ayant d’Olivença. Chargé par le maréchal Soult de démanteler cette dernière place, il s’occupa activement de cette opération. Les travaux préparatoires furent terminés le 26 au soir, et le 27, pendant que la division opérait son mouvement rétrograde sur Valverde et Albuhera, on mit le feu aux mines et les fortifications s’écroulèrent avec fracas.

Le 28 du même mois, le général Godinot fit partie de l’expédition d’Andalousie, commandée par le maréchal duc de Dalmatie, et qui avait pour objet d’éloigner l’ennemi qui menaçait Séville et de dégager avant le général Sébastiani, qui se trouvait dans le royaume de Grenade.

Dans la nuit du 6 au 7 août de la même année, le général Godinot reçut l’ordre de partir de Jaen et d’Ubeda, où il se trouvait, et se dirigea par Quesada et Pozalcon sur Baza. 11 rencontra et battit, au passage du Rio-Guadiana-el-Menor ainsi qu’à Quesada, plusieurs bandes de guérillas. Il atteignit à Polzacon le général Quadra et le força de prendre la fuite. Parvenu sur les bords du Rio-Guadalentia, il y trouva une colonne que le général Blake envoyait au secours du général Quadra et la poussa jusqu’à Rio-Barbata. Les gardes wallonnes qui défendaient la rivière, furent culbutées et perdirent plus de 600 prisonniers. Au mois d’octobre suivant, le général Godinot occupa Saint-Roch et le camp retranché que Ballesteros venait d’évacuer pendant la nuit pour se retirer sous le canon de Gibraltar. Au moment même où ce général opérait son mouvement, un fort détachement de troupes espagnoles et anglaises, envoyé de Cadix pour seconder son opération, débarquait à Tarifa et s’emparait de ce petit port. Le général Godinot fil sur-le-champ ses dispositions afin de déloger ces nouveaux ennemis, mais la seule route par laquelle pût marcher son artillerie, longeant les bords de la mer, les vaisseaux anglais balayèrent tellement ce défilé par leur feu soutenu, que Godinot fut obligé, après avoir perdu un certain nombre d’hommes, de renoncer à son entreprise. De retour au camp de Saint-Roch, il l’occupa encore pendant quelques jours, et se dirigea sur Séville, où il fut rendu le 26 octobre.

« Le lendemain de son arrivée il se