Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/596

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car les Anglais se sont battus avec le plus grand acharnement et le plus grand courage ; ensuite à l’armée de Blücher, à qui on devrait plutôt attribuer la victoire qu’au duc, parce qu’il a déployé plus de talents comme général. Battu la veille, il avait rassemblé ses troupes qu’il conduisait au combat dans la soirée. Je crois cependant que Wellington est un homme d’une grande fermeté. La gloire d’une semblable victoire est une grande chose, mais sa réputation militaire n’y gagne rien aux yeux de l’histoire. — La droite de l’armée anglo-hollandaise s’appuyait à un ravin au delà de la route de Nivelles, et se prolongeait sur Braine-Lalau ; sa gauche couronnait les hauteurs de la Haie ; son centre, maître de la ferme de la Haie-Sainte et à droite de celle de Hougoumont, était postée en avant du village de mont Saint-Jean où se joignent les deux chaussées de Nivelles et de Charleroi. — Dans l’armée française, la droite, formée par le deuxième corps sous les ordres du général Reille s’appuyant sur la chaussée de Charleroi à Bruxelles, et touchant, à sa gauche, à la chaussée de Nivelles, avait vis-à-vis le bois de Hougoumont ; sa cavalerie légère était au delà de la chaussée ; venait ensuite le corps d’armée du général d’Erlon : sa droite était à la hauteur de la gauche des Anglais, vis-à-vis le village de la Haie, sa cavalerie légère était sur la droite, poussant des partis sur la Dyle. Le corps de réserve des cuirassiers commandés par Kellermann était en seconde ligne derrière le deuxième corps, les cuirassiers du général Milhaut derrière le premier corps. Le sixième corps, celui du comte Lobau, fut formé en colonnes serrées sur la droite de la chaussée de Charleroi, étant en réserve derrière la gauche du premier corps et en potence derrière le centre de la première ligne. La Garde impériale, placée en troisième ligne, formait une réserve générale, ayant l’infanterie au centre, la division de cavalerie du général Lefebvre-Desnouettes à la droite et la division des grenadiers à cheval et dragons à gauche. — Le projet de l’Empereur était de percer le centre de l’armée ennemie, de le pousser sur la chaussée, et se portant sur le débouché de la forêt, de couper la retraite à la droite et à la gauche de la ligne. — Le temps s’était levé vers onze heures et la campagne s’était séchée. Au moment où l’Empereur distribuait ses ordres aux généraux réunis autour de lui, un coup de canon, parti des batteries anglaises, donna le signal du combat. Le général Reille rejoignit au galop son corps d’armée et engagea immédiatement ses troupes pour chasser l’ennemi du bois de Hougoumont. Jérôme Bonaparte, qui commandait la première division du corps d’armée du général Reille, obtint d’abord quelque succès contre les Anglais, mais le duc de Wellington ayant envoyé des renforts sur ce point, la résistance y devint très-énergique, et le deuxième corps se consuma en efforts impuissants, sans réussir à emporter le bois et la ferme retranchée de Hougoumont. — Au centre, le corps du général d’Erlon, manœuvrant avec une sorte d’hésitation, fut assailli par une charge de cavalerie anglaise et eut une de ses divisions compromise. L’Empereur s’était placé sur une éminence près la ferme de la Belle-Alliance. Il apercevait de là les armées. Ayant toutes les réserves sous la main, il pouvait en disposer suivant les événements. Il remarqua le désordre causé par la cavalerie ennemie dans la division du corps d’Erlon, se porta sur le terrain, et ayant rétabli l’ordre, ordonna au maréchal Ney de refouler la cavalerie anglaise. Pendant ce temps la canonnade continuait