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voisines, il est certain que les prêtres des paroisses et les moines des abbayes distribuaient l’enseignement aux enfants de leurs territoires, dans le but de recruter le clergé. L’Église catholique, qui avait la direction et le contrôle de l’instruction, ne cessa du reste jamais d’exhorter ses clercs à fonder des écoles. En 529, le concile de Vaison formula à cet égard une règle impérative.

De son côté, Charlemagne, dans un capitulaire du 23 mars 789, prescrivit « que les ministres de Dieu attirent auprès d’eux non seulement les jeunes gens de condition servile, mais les fils d’hommes libres ; qu’il y ait des écoles de lecture pour les enfants ; que les psaumes, les notes, le chant, le calcul et la grammaire, soient enseignés dans tous les monastères et tous les évêchés »[1].

L’empereur avait placé sur le siège épiscopal de Lyon, capitale de notre province, un Bavarois, Leidrade, son bibliothécaire[2]. Celui-ci s’efforça de réorganiser l’enseignement, en créant des écoles dans lesquelles, conformément au capitulaire de 789, il faisait apprendre la lecture, l’écriture et le chant. Des écoles d’un degré supérieur furent ouvertes par le Chapitre de la cathédrale. Aux anciennes méthodes gallo-romaines qui assuraient la prééminence à la rhétorique et à l’art oratoire, succéda la méthode longtemps suivie au moyen âge, le trivium (méthode des trois chemins) comprenant l’enseignement de la grammaire, de la rhétorique et de la dialectique, ou le quadrivium (méthode des quatre chemins) qui embrassait l’étude de la musique, de la géométrie, de l’arithmétique et de l’astronomie.

Parmi les écoles claustrales, les meilleures furent celles de l’abbaye de Cluny.

Aux XIIe et XIIIe siècles, le troisième et le quatrième concile de Latran (1179 et 1215), rappelèrent au clergé l’obligation de multiplier les écoles gratuites. Il est impossible que dans le Forez, où les églises et les prieurés étaient nombreux, ces règlements n’aient pas reçu leur application. Toutefois, jusqu’au XIVe siècle, les archives ne fournissent que de vagues renseignements.

  1. Allain. L’instruction primaire en France avant la Révolution, un vol. in-16, Paris, Société bibliographique, édit., 1881.
    Brunetière. — Revue des Deux Mondes, 15 octobre 1879.
  2. Steyert, — Histoire de Lyon, précitée.
    Charléty. — Histoire de Lyon, un vol., Lyon, Rey édit., 1903.