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par Henri IV, le 7 septembre 1595, des lettres patentes de Charles IX[1].

C’est à ce moment que la compagnie de Jésus prit pied en France et appliqua de nouvelles méthodes, en réagissant contre le pédantisme du moyen âge et en substituant à l’étude des œuvres de basse latinité celle des ouvres classiques grecques ou latines.

Cette puissante association fut chargée, en 1561, à soixante kilomètres de Saint-Étienne, du collège de Tournon érigé en université vers 1552. Elle le transforma et Tournon fut bientôt l’établissement d’éducation le plus réputé du Midi de la France. Honoré d’Urfé y fut envoyé (1583). Quinze cents étudiants vivaient là répartis dans de grandes hôtelleries[2].

À Lyon, depuis 1565, les jésuites possédaient le collège de la Trinité que le Consulat avait installé en 1527 et qui, à ses débuts, avait eu pour recteur un lettré distingué, quelque peu hérétique, Barthélemy Aneau, ami de Clément Marot et de Rabelais. En 1630, un second collège leur fut confié. C’était le collège Notre-Dame ou petit collège.

Lorsque la paix religieuse fut conclue, Henri IV que préoccupait le succès des jésuites donna mission à une Commission de hauts personnages de procéder à une enquête sur les collèges du royaume. Les travaux de cette Commission durèrent trois ans (1595-1598) et aboutirent à la rédaction d’un règlement moins minutieux et moins précis que la Ratio studiorum des Pères de la Compagnie de Jésus, mais qui avait avec leur programme d’évidentes analogies[3].

Le Forez s’associa à ces sages réformes et, au xviie siècle, nous assistons à l’éclosion de plusieurs collèges.

Le Père Cotton, jésuite, créa en effet un collège à Roanne, en 1607 ; en 1608, les minimes fondèrent une institution semblable à Saint-Etienne et plus tard une pension à Feurs.

Nous avons déjà dit que les oratoriens furent appelés en 1620 par l’assemblée générale des habitants de Montbrison à remplacer les prêtres du Chapitre de Notre-Dame dans le vieux

  1. Bulletin de La Diana, t. VII, p. 101.
  2. Abbé Reure. — La vie et les œuvres d’Honoré d’Urfé, un vol. in-16. Paris, Plon édit. 1910. (En ligne)
  3. Lavisse. — Histoire de France, 9 vol. in-8o. Paris, Hachette édit., t. VI, deuxième partie, p. 98-99.