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en date des 2 décembre 1672 et 1er février 1679, obtint la personnalité civile lui permettant de recevoir légalement des dons et des legs, aux termes de lettres patentes du roi (1680-1681).

Il pourvoyait au traitement des maîtres, jouait vis-à-vis d’eux le rôle de Conseil de discipline, inspectait toutes les écoles a petites écoles et écoles de riches ». Les inspecteurs étaient affublés du titre singulier de « Courriers des écoles ». Une compagnie de dames, sous la subordination de ce Bureau, avait la charge spéciale de la surveillance des écoles de filles.

On fournissait aux enfants les livres, le papier, l’encre et on leur remettait du pain et des vêtements qu’une « assemblée de dames de pitié » confectionnait ou raccommodait.

Directeur des écoles du diocèse de Lyon, Démia pendant vingt ans, fut le chef régional de l’enseignement primaire. Le Conseil d’Etat du roi, par un arrêt du 7 mai 1674, avait d’ailleurs fait défense « de tenir école sans la permission et l’approbation expresse par écrit du sieur archevêque de Lyon » qui avait délégué tous ses pouvoirs à l’abbé Démia.

Il faut lire les règlements préparés par ce dernier[1].

L’enseignement portait sur la lecture, l’écriture, l’orthographe, le calcul, le catéchisme, la civilité ; on habituait aussi les enfants à lire le latin, en vue des offices religieux.

Démia voulait qu’on admît dans les « petites écoles » des adultes « ouvriers ou valets » pendant leurs heures de loisirs. On s’occupait même de leur placement.

Aux filles on apprenait les « travaux de dentelles, bas et autres ouvrages semblables afin qu’elles fussent propres pour le ménage ».

À Saint-Étienne le curé Guy Colombet répondit à l’appel de Charles Démia, fonda de ses deniers en 1675 une « petite

  1. Archives municipales de Lyon, vol. XIX, pièces 681.
    Charles Démia (La vie de Démia, par l’abbé Faillon, un vol., 1827) était né à Bourg-en-Bresse le 3 octobre 1637. Il entra au grand séminaire de Lyon en 1660, puis à Saint-Sulpice, à Paris, où il précéda J.-B. de la Salle de quelques années.
    Ordonné prêtre en mai 1663, il revint à Lyon et jusqu’à sa mort (1689) se voua à l’instruction des enfants pauvres.