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Bureau des écoles (1684-1687) qu’environ vingt-cinq écoles payantes fonctionnaient dans les divers quartiers de la ville ; les unes réservées exclusivement à l’enseignement élémentaire, les autres « aux latinistes ». Quelques écoles étaient mixtes ; on y rencontrait le « régent » et sa femme enseignant à des filles et à des garçons, au mépris de l’arrêt du Conseil d’Etat du 7 mai 1674 souvent rappelé par les intendants de la Généralité du Lyonnais, en juillet 1685, le 19 août 1690, le 24 octobre 1693 et le 3 septembre 1695.

Les notes des « courriers des écoles »[1] analysées par M. Galley sont peu flatteuses pour ces écoles payantes. Les maîtres sont médiocres ; ils s’attardent au cabaret, négligent dans leurs classes les exercices religieux, ont un mauvais accent, parlent le patois, professent dans un costume trop négligé, « en bras de chemise ». À propos d’une école de filles dirigée par une dame Bérardier, en juin 1687, l’inspecteur écrit ce qui suit : « Bonnes mœurs, lit bien, instruit ses filles à l’honnesteté. Elle a 18 filles de maison qui sçavent le catéchisme et prononcent assez bien, mais elles estaient en partie découvertes ; on leur a mis des colets de papier. On a fait faire tous les exercices de l’école. On a osté quelques livres et un tableau déshonneste. »

À cette date (1687), la population scolaire stéphanoise était de 823 enfants (316 filles et 507 garçons dont 70 étaient qualifiés de latinistes).

Les rapports d’inspection, gardés aux Archives du Rhône, font allusion aux écoles (1684-1686) d’autres paroisses du Forez : Saint-Maurice-sur-Dargoire, Saint-Marcellin, Chazelles, Saint-Jean-Soleymieux, Saint-Paul-en-Jarez, Saint-Maurice-sur-Loire, Saint-Jean-Bonnefonds, Renaison, Saint-Haon, Ambierle, Saint-Germain-Lespinasse, Saint-Romain-le-Puy, Saint-Julien, Saint-Genest-Malifaux.

Un inspecteur s’étant plaint de l’absence d’écoles à Firminy, le clergé accueillit ses doléances et en 1687 trois écoles s’ouvrirent, l’une dirigée par Pierre Brun, les deux autres par Alice Arnodier et Catherine Brisson.

Au Chambon, à côté d’une école de filles gouvernée par des religieuses de Saint-Joseph, les mariés Boussu avaient une école pour laquelle les inspecteurs sont sévères : « Le mary,

  1. Archives du département du Rhône. D. 358-361.