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Benoît Bernard, Claude Dupont, Jean Lefaivre, Senoche (xviie siècle).

D’un procès-verbal de visites pastorales de Mgr de Lort de Sérignan, évêque de Mâcon, en 1745-1746, il résulte que la plupart des paroisses de l’archiprêtré de Charlieu étaient privées d’écoles. Toutefois, sur les 1.132 habitants de condition modeste qui comparurent devant le prélat enquêteur, 385 (c’est-à-dire un tiers) signèrent lisiblement leurs noms.

On a le droit de conclure que l’enseignement élémentaire était très répandu dans le Forez, moins cependant qu’à Lyon où, en 1738, vingt écoles de charité recevaient plus de quatre mille enfants et que dans le diocèse d’Autun, voisin de notre province, où deux cent seize paroisses sur trois cent quatre-vingt-deux bénéficiaient d’écoles.

Si maintenant l’on considère l’enseignement professionnel, on s’aperçoit que cet enseignement était donné au point de vue pratique par les patrons à leurs apprentis, en vertu de contrats d’apprentissage. Quelques pères de famille s’efforçaient de perfectionner l’instruction commerciale de leurs fils, en les envoyant à l’extérieur. C’est ainsi qu’aux termes d’un acte d’apprentissage de 1657, cité par M. Galley, un bourgeois stéphanois plaçait son fils chez un négociant de Bordeaux, afin qu’il y apprît « le négoce des marchandises ».

À la veille de la Révolution, un graveur, Jacques Olanier, tenta l’essai dans son atelier d’une école de dessin où s’inscrivirent Augustin Dupré, André Galle et Rambert Dumarest, devenus tous les trois des médailleurs célèbres. L’Almanach du Lyonnais et du Forez de 1789[1] le recommande en ces termes : « M. Olanier, pour la fourbisserie, ciselure, gravure en relief et en creux, cachets, sceaux, armoiries, enseigne le dessin ».

À Lyon, une institution originale mérite encore une mention.

C’étaient trois écoles de travail. « On y élevait les filles qui avaient été instruites dans les écoles des pauvres aux ouvrages propres à leur sexe et à leur état. Le produit de leur travail leur était distribué à la fin du temps de l’apprentissage ; il montait quelquefois à plus de trois cents livres. »

  1. Sébastien Mulsant. — La gravure de médailles à Saint-Étienne. — Association pour l’avancement des sciences. Saint-Étienne, Théolier édit., 1897.