Page:Mulsant - Félix Thiollier, sa vie , ses œuvres, 1917.djvu/24

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« Tu trouveras ma lettre passablement nigaude, mais je t’écris après diner, il fait une chaleur étouffante et dans ces moments on a la tête et les idées d’une pesanteur insupportable.

« Je te charge d’un millier de baisers pour la famille ; tu en donneras la plus grande part au papa et à la maman ; pour messieurs mes frères qui sont des paresseux tu ne leur en passeras qu’un petit à chacun.

« Ma femme et mes enfants vous embrassent de toutes leurs forces, la première me charge de l’excuser auprès de toi si elle ne t’a pas donné signe de vie, mais quoique ton exemple semble l’autoriser dans sa paresse, elle se propose de mettre sa correspondance à jour d’ici quelque temps ».


Thiollier n’est pas cependant insensible aux plaisirs mondains. Aux questions de sa sœur : « Y-a-t-il des bals ? », il répond : « Hélas ! non. »

Il aime beaucoup sa famille, sa femme (une bonne fille) marmots », spécialement Emile, qu’il envoya en 1808 à Paris pour achever son instruction, et dont il s’occupa avec une grande sollicitude.

À son père, il témoigne une respectueuse déférence ; à sa mère, une tendresse émue. Il s inquiète de ses moindres actes. Une excursion qu’elle a faite à Valfleury en l’an XI le met en joie.

Son budget est mince et paraît réduit à sa solde de capitaine (2.500 francs par an) et aux revenus de sa femme ; ce qui ne l’empêche pas, grâce à des prodiges d’économies, de tenir son rang d’une façon honorable.

À la mort de son père, en 1808, à Saint-Etienne, de Vérone il charge un M. Lallier[1] et son oncle Riolz de régler ses affaires ; il recommande à sa sœur de conserver l’union familiale et de continuer à vivre en commun avec ses frères. Il ajoute qu’il abandonne à sa mère sa part d’héritage.

  1. M. Lallier, le mandataire institué par le capitaine Thiollier, était en 1772 (acte de naissance de Claudine Thiollier, le 2 juillet 1772, registres de la paroisse Notre-Dame) directeur des Messageries de Saint-Étienne. C’était un ami intime de Maurice Thiollier et il fut le parrain de deux de ses enfants, Jeanne-Marie et Claudine.