Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/272

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suspendu de Mandheling une arme facilitant sa défense, et pour donner cours à leur haine contre Jang di Pertouan.

Le procédé employé par le général, dans son interrogatoire, rappelait certaine partie de whist de je ne sais quel Empereur du Maroc, qui disait à son partenaire : Jouez du cœur, ou je vous fais couper la tête !…

Vous comprenez bien que le procès-verbal dicté par le général, et rédigé par le fiscal, laissait à désirer, au point de vue de l’exactitude des témoignages portés en cette affaire.

J’ignore si mon prédécesseur, et Soutan Salim ont exercé une pression quelconque sur le conseil ad hoc pour lui faire déclarer coupable Si Pamaga ; mais je sais que le général Vandamme en a exercé une bien certaine sur les déclarations des témoins, venant prouver l’innocence de l’accusé…

Sans parti pris aucun, je me suis opposé à ses vues, au point de refuser de signer quelques uns des procès-verbaux.

C’était en cela que j’avais tant contrarié le général.

Il vous est facile, à présent, de saisir le sens des quelques lignes terminant ma réponse aux observations faites sur ma gestion financière ; dans ces lignes je priais le général de m’épargner son indulgence.

— C’était un peu raide, pour un homme de votre âge ! fit Declari.

— Moi, je trouvais cela tout naturel ; mais il est certain que le général Vandamme n’avait pas l’habitude de se voir traité de la sorte. Aussi, ai-je eu beaucoup à souffrir des suites de cette affaire. Eh bien ! non… Dipanon… Je devine ce que vous allez dire. Jamais ! vous m’entendez, jamais ! je ne