Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/280

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et balayée avec soin, les serpents ne seraient sortis que rarement et à leur corps défendant, du menu bois, qui bordait le ravin.

Mais, cette esplanade ne pouvait être soignée à ce point là ; et je vais vous en exposer les raisons, ces raisons vous donnant une idée de plus, des abus, qui règnent encore dans la plupart des possessions hollandaises, aux Indes.

Dans le haut pays, les habitations des autorités se trouvent sur des terrains appartenant aux communes, si communes ou propriétés communales il y a, dans un pays où le gouvernement s’approprie tout.

Pour être clair, les habitations n’appartiennent pas aux fonctionnaires, qui y résident ; et aucun d’entr’eux ne se donne la peine d’acheter un terrain dont l’entretien dépasserait ses moyens d’existence.

Maintenant, si l’étendue du terrain attenant à leur habitation est trop grande pour pouvoir être entretenue convenablement, il arrive qu’en peu de temps ce terrain devient impraticable, à cause de la végétation luxuriante, qui y pousse comme en pleine forêt.

Malgré cela, on ne trouve presque jamais ces terrains-là en trop mauvais état ; souvent même le voyageur est très surpris de voir un joli parc entourer la demeure du préfet.

Nul fonctionnaire, résidant dans l’intérieur du pays, n’a assez de revenu pour faire exécuter ce travail à un prix raisonnable ; et pourtant, comme il faut que la demeure du chef, représentant l’autorité, ait un aspect convenable, pour être respectée par la population, qui ne s’incline que devant les apparences, nous allons vous montrer comment on s’y prend, et de quelle façon ce but est atteint.