Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/325

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L’inanité de ses efforts fut pour lui un grand sujet d’ennui et de tristesse.

Maintenant, si vous y consentez, nous abandonnerons Havelaar à ses ennuis et à son pénible travail, et laissez moi vous raconter l’histoire du Javanais Saïdjah, qui vivait dans le village de Badour.

Je trouve et je choisis les noms de cet Indien, et de ce village dans les notes de Havelaar.

Dans cette histoire, il sera question de rapine et de spoliations ; et si l’on prenait mon récit pour une invention, je suis en état de donner les noms de trente deux personnes, faisant partie du district de Parang-Koudjang et rien que de ce district, aux quelles, dans l’espace d’un mois, trente six buffles, ont été enlevés au profit du Prince-Régent.

Ou, si l’on aime mieux, et pour mettre les points sur les i, je puis nommer les trente deux personnes, habitant ce district qui, durant ce mois là, ont osé porter plainte, et dont la plainte a été trouvée fondée, après examen.

Il y a cinq districts semblables dans la division de Lebac.

Maintenant, si l’on aime à croire, que, dans les contrées n’ayant pas l’honneur d’être administrées par le gendre du Prince-Régent, le nombre des buffles volés est moins grand, je ne m’inscrirai pas en faux contre cette espérance, quoiqu’il soit bien difficile de constater que l’impudence des autres chefs, ne s’appuyant pas sur une aussi haute parenté, aille en diminuant.

Par exemple, le chef du district de Tjilang-Kahan, se trouvant du côté sud de la contrée, pouvait, à défaut de l’influence de son beau-père, s’en fier à la difficulté qu’il y avait de porter plainte pour de pauvres