Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/329

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pour un travail consciencieux et fertile, de plusieurs années.

Je vais plus loin.

Mon estime pour lui sera encore plus grande que pour le savant en chambre.

Ce dernier, en effet, rencontre moins de difficultés à vaincre, puisqu’il travaille à grande distance, sans rien sous les yeux, et puisqu’il ne risque pas de tomber dans les erreurs forcées pour l’ex-gouverneur-général, qui est trompé par tout ce qui lui tombe sous sa vue.

Je le répète ; j’ai toujours été étonné du courage que diverses personnes montrent, à propos des affaires des Indes.

Elles savent pourtant que leurs paroles sont entendues par d’autres individus que ceux qui ont la bonhomie de croire qu’il suffit d’avoir passé deux ou trois ans, à Buitenzorg, pour connaître les Indes.

Elles savent que leurs discours sont lus par une grande quantité de personnes habitant les Indes mêmes !

Voilà donc autant de témoins de leur inexpérience ; et, tout comme moi, ces témoins sont frappés de l’audace avec laquelle un monsieur qui, peu de temps auparavant, essayait vainement de cacher son incapacité, de l’abriter sous le rang élevé dont le Roi l’avait gratifié, parle, à présent, comme s’il entendait quoi que ce fût aux affaires dont il s’agit.

Aussi, à chaque instant, des plaintes sont-elles élevées pour cause d’incompétence de l’orateur.

À chaque instant, dans la représentation nationale, telle ou telle Direction se voit-elle attaquée, pour incompétence du député qui la représente.

Il est, effectivement, assez important de s’enquérir