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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/388

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et l’intention, manifestés par lui, de s’opposer aux malversations et à l’injustice.

Le contrôleur Dipanon eutra dans la chambre de Havelaar.

Celui-ci lui demanda de but en blanc :

— De quoi est mort monsieur Sloterin ?

— Je n’en sais rien.

— L’a-t-on empoisonné ?

— Je n’en sais rien, mais… !

— Allons, Dipanon, parlez franc !…

— Mais… !

— Eh bien ! continuez…

— Comme vous, il avait l’intention de résister aux injustices… de réprimer les abus… et… et… et…

— Et quoi ?

— Et je suis convaincu qu’il… qu’il aurait été empoisonné, s’il était resté ici, plus longtemps.

— Écrivez-moi ça.

Dipanon écrivit ce qu’il venait de dire.

J’ai son écrit sous les yeux, là, devant moi.

— Autre chose ? reprit Havelaar, est-il vrai qu’on exerce tant de concussions, à Lebac ?

Dipanon resta muet.

— Répondez, Dipanon.

— Ma foi, je n’ose pas.

— Écrivez que vous n’osez pas répondre à ma question.

Dipanon écrivit. C’est encore là, sur ma table.

— Bien. Ce n’est pas tout. Vous n’osez pas répondre à ma dernière demande. Soit. Mais, tout récemment, vous me disiez, n’est-ce pas, que vous êtes le seul appui de vos sœurs, à Batavia ?

— Oui.

— Serait-ce là ce qui vous fait craindre de parler