Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/407

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Et que pourra-t-il résulter de tout cela — j’espère n’avoir jamais à dire que cela résultera — que pourra-t-il en résulter ? c’est, que votre serviteur, sera considéré comme ayant porté un jugement téméraire, et passera pour un employé dont il faut refuser les services, pour ne dire rien de pis !

La présente a pour but d’éviter cette fâcheuse éventualité.

J’ai pour vous les sentiments du plus profond respect, mais, je connais l’esprit qu’on peut appeler, et définir l’esprit des fonctionnaires aux Indes Hollandaises, et cet esprit-là, je ne le possède pas.

En m’exprimant votre opinion sur cette affaire, et en me faisant entendre qu’il eût mieux valu tout d’abord la traiter officieusement, vous me donnez à craindre un arrangement, un abouchement.

Ce que je vous ai écrit hier est absolument vrai ; mais, on pourrait le faire passer pour faux, si mon accusation venait à être rendue publique, avant l’éloignement du Prince-Régent.

Je ne puis même pas vous dissimuler que votre visite inattendue, quoiqu’elle ait lieu après la réception de la lettre que j’ai expédiée, hier, à Serang, me fait craindre que le coupable, qui, depuis mon installation n’a jamais prêté l’oreille à mes conseils et à mes menaces, ne prenne aujourd’hui l’éveil, et ne cherche autant que cela sera en son pouvoir, à se faire blanc comme neige.

En ce moment même, j’ai l’honneur de m’en référer littéralement à ma dépêche d’hier, tout en prenant la liberté de vous prier de remarquer que cette missive vous proposait aussi d’éloigner le Prince-Régent, et de mettre les personnes, qui dépendent de lui dans l’impossibilité d’agir et de nuire à la vérité, et tout