Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/460

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est entortillé ! Oh, Dieu ! j’y pense, elle me regarde ; cela est sûr, je ne filerai pas.

Une voix, au dehors.

Qui vive !

Le couvre-feu sonne.
Rosemberg

Le couvre-feu sonne ! Barberine va se coucher. Les lumières commencent à s’allumer. Les mulets passent sur la route, et les bestiaux rentrent des champs. Oh, Dieu ! passer la nuit ainsi ! là, dans cette prison, sans feu ! sans lumière ! sans souper ! le froid ! la faim ! Hé ! holà ! compagnon, n’y a-t-il pas un soldat de garde ?

Barberine, ouvrant le guichet.

Eh bien ?

Rosemberg

Je file, comtesse, je file, faites-moi donner à souper.



Scène X

ROSEMBERG, KALÉKAIRI.
Kalérairi, portant deux plats.

Voilà le souper. Il y a des concombres et une salade de laitues.

Rosemberg

Bien obligé ! tu servais d’espion, te voilà geôlière à présent ! méchante Arabe que tu es ! Pourquoi as-tu pris mes sequins ?