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Philippe.

Depuis quand le vieil aigle reste-t-il dans le nid, quand ses aiglons vont à la curée ? Ô mes enfants ! ma brave et belle jeunesse ! vous qui avez la force que j’ai perdue, vous qui êtes aujourd’hui ce qu’était le jeune Philippe, laissez-le avoir vieilli pour vous ! Emmène-moi, mon fils, je vois que vous allez agir. Je ne vous ferai pas de longs discours, je ne dirai que quelques mots ; il peut y avoir quelque chose de bon dans cette tête grise : deux mots, et ce sera fait. Je ne radote pas encore ; je ne vous serai pas à charge ; ne pars pas sans moi, mon enfant ; attends que je prenne mon manteau.

Pierre.

Venez, mon noble père ; nous baiserons le bas de votre robe. Vous êtes notre patriarche, venez voir marcher au soleil les rêves de votre vie. La liberté est mûre ; venez, vieux jardinier de Florence, voir sortir de terre la plante que vous aimez.

Ils sortent.



Scène III

Une rue.
UN OFFICIER ALLEMAND et des soldats ; THOMAS STROZZI, au milieu d’eux.
L’officier.

Si nous ne le trouvons pas chez lui, nous le trouverons chez les Pazzi.