Page:Musset - Gamiani ou Deux nuits d'excès.djvu/96

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vues toutes deux furibondes, haletantes, tu aurais compris tout ce que peut l’empire des sens sur deux femmes amoureuses. Un instant ma tête se trouva prise entre les cuisses de ma lutteuse. Je crus deviner ses désirs. Inspirée par la lubricité, je me mis à la ronger dans ses parties les plus tendres. Mais je répondais mal à ses vœux. Elle me ramène bien vite sur elle, glisse, s’échappe sous mon corps et, m’entr’ouvrant les cuisses, elle m’attaque aussitôt avec la bouche. Sa langue agile et pointue me pique, me sonde comme un stylet qu’on pousse et qu’on retire rapidement… Ses dents me prennent et semblent vouloir me déchirer… J’en vins à m’agiter comme une perdue. Je repoussais la tête de la supérieure, je la tirais par les cheveux. Alors elle lâchait prise ; elle me touchait doucement, m’injectait de salive, me léchait avec lenteur, ou me mordillait le poil et la chair avec une raffinerie si délicate, si sensuelle à la fois, que ce seul souvenir me fait suinter de plaisir. Oh ! quelles délices m’enivraient ! quelle rage me