Page:Musset - Gamiani ou deux nuits d’excès (éd. Poulet-Malassis), 1866.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
GAMIANI

moi, que j’inonde cette jeune fleur de la rosée céleste.

GAMIANI.

Quel feu ! quelle ardeur ! Fanny, tu te pâmes déjà… oh ! elle jouit… elle jouit !…

FANNY.

Alcide ! Alcide !… j’expire… je…

Et la douce volupté nous abîmait d’ivresse, nous portait tous les deux au ciel.

Après un instant de repos, calme des sens, je parlai moi-même en ces termes :

— Je suis né de parents jeunes et robustes. Mon enfance fut heureuse, exempte de pleurs et de maladie. Aussi, dès l’âge de treize ans étais-je un homme fait. Les aiguillons de la chair se faisaient déjà vivement sentir.