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Page:Myrand - Frontenac et ses amis, 1902.djvu/116

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FRONTENAC

l’Académie française. Il s’était acquis une grande réputation par son intégrité proverbiale et son amour passionné pour les lettres et les lettrés, les sciences et les savants, les arts et les artistes dont il fut le protecteur insigne à l’exemple du fameux cardinal, son émule. C’était un véritable Mécène, généreux, affable et magnifique à l’égal du Romain son modèle, et contemporain, comme lui, d’un nouvel Auguste,[1] Il se recommandait encore par ses talents hors ligne, ses connaissances étonnantes pour l’époque, et son inépuisable générosité. Son amitié pour Gassendi l’immortalisa.[2] Non seulement de Montmort voulut posséder ce grand homme dans sa maison, être son hôte pendant sa vie, mais, à sa mort, il fit enterrer son corps dans la chapelle funéraire réservée à sa famille, à Saint-Nicolas-des-Champs, où il fit placer

  1. Dès le 16ième siècle ces Montmorts étaient déjà bienfaisants. Ils protégèrent un hérétique célèbre, le plus célèbre même du protestantisme, après Luther : je veux parler de Jean Calvin.
    « Jean Calvin, né en 1509 à Noyon, était le fils d’un tonnelier. Une illustre famille catholique, celle des Montmor, pourvut aux besoins de son enfance et de son éducation ; ce qui a fait dire à Florimond que le second chef de la Réforme, comme le premier, vécut d’abord aux dépens du Crucifix. »
    Cf : Rivaux : Cours d’histoire ecclésiastique, tome III, page 14.
    « Obligé de recourir à la famille de Monmor, pour les frais de sa première éducation, Calvin vécut d’abord, comme Luther, aux dépens du Crucifix, et reçut quelques bénéfices avant même d’avoir achevé ses études. » etc.
    Cf : Richou : Histoire de l’Église, tome 3, page 114.
  2. Pierre Gassendi, chanoine et prévôt de l’église cathédrale de Digne, théologien, astronome, linguiste et professeur royal de mathématiques à Paris, a été l’un des plus illustres ornements de la France au dix-septième siècle. Le cardinal de Richelieu, le cardinal de Lyons, Louis-Emmanuel de Valois, François Bochart ou Bouchart de Champigny, et un grand nombre de personnes de qualité et de mérite se firent honneur d’être amis de Pierre Gassendi.
    Cf : Moreri, Grand Dictionnaire, au nom Gassendi. — On admirait, raconte Pierre Margry, dans la chapelle funéraire réservée aux Haberts de Montmort, à St-Nicolas-des-Champs, une figure de la Mort sous la forme d’un squelette en marbre blanc.