Page:Myrand - Frontenac et ses amis, 1902.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146
APPENDICE

M. Joseph Marmotte ajoutait ; « Ces précieux détails me sont fournis par mon ami, aussi bienveillant qu’éclairé, M. l’abbé H. R. Casgrain. »

L’année suivante, 1871, Mgr  Tanguay publiait le premier tome de son fameux Dictionnaire Généalogique. La légende racontée à M. Joseph Marmette par son ami l’abbé Raymond Casgrain s’y trouvait reproduite. En l’acceptant dans son livre l’auteur lui donnait, ipso facto, non seulement une présomption, mais un caractère d’authenticité aussi sérieux qu’indéniable.

Voici, en effet, ce que nous lisons à la note 4, pages 243 et 244 du Dictionnaire : « Le monastère des Récollets avait été incendié le 6 septembre 1796, et le 14, les religieux étaient sécularisés.

« À ce sujet la tradition rapportait d’après le Frère Louis, récollet, qu’à la mort de M. de Frontenac, son cœur, enfermé dans une boîte de plomb, fut envoyé à la comtesse sa femme qui ne voulut point l’accepter. Elle le renvoya au Canada en disant qu’elle ne voulait point d’un cœur mort qui, de son vivant, ne lui avait point appartenu !!

« Il paraît, d’après M. le major Lafleur et M. de Gaspé (auteur des Anciens Canadiens) lequel fut témoin oculaire de l’incendie de l’église des Récollets, que les cercueils de plomb qui se trouvaient sous les voûtes de l’église, placés sur des tablettes en fer, étaient en partie fondus. La petite boîte de plomb contenant le cœur de M. de Frontenac, se trouvait, dit-on, sur son cercueil. »

M. Thompson (James Thompson)[1] ami de M. de Gaspé, avait vu, paraît-il, inhumer les ossements des anciens gouverneurs dans la chapelle de Notre-Dame-de-Pitié, près la muraille, côté de l’Évangile.

Ce qui frappe, à première lecture, dans cette page, ce n’est pas le caractère vague, flottant, du récit, mais l’hésitation du narrateur. Il manque évidemment de conviction et je l’en féli-

    — Québec ; — la seconde, en 1883, chez Beauchemin & Valois — Montréal. La même note s’y trouve reproduite, pages 400 et401.

  1. M. James Thompson était, en 1866, sous-commissaire-général.