Salle[1] et sur tous les travaux de ce dernier. Cette grande œuvre, qui a exigé six volumes in-quarto, est une véritable merveille d’érudition, mise en lumière sous la forme la plus originale ; sauf une savante préface[2], l’auteur disparaît entièrement sous la collection des documents ; il est parvenu, avec une grande habilité, à former son texte uniquement avec les pièces originales : classés par chapitres, dont les en-têtes, fort adroitement rédigés, suffisent pour les rattacher en un ensemble méthodique, cette suite d’Actes constitue une véritable histoire que le lecteur poursuit sans effort, avec une grande clarté. C’est une véritable mosaïque historique.
Durant ces dernières années, il travaillait à écrire l’histoire de la découverte des Îles Canaries et des premiers établissements qui y furent créés ; on peut dire qu’il est mort sur la brèche, car ce travail était déjà imprimé en partie. On a tout lieu d’espérer que cette dernière œuvre ne restera pas imparfaite.
Le Canada, qui a été une des grandes préoccupations de sa vie, lui doit une particulière reconnaissance, non seulement pour ses travaux personnels et pour la lumière qu’il a jetée sur l’histoire du passé, mais pour les services qu’il a rendus dans le présent à tant d’écrivains, canadiens et français, qui ont eu recours à son savoir et à son expérience pour se retourner au milieu des vieux titres qui sont accumulés dans l’Hôtel de la Marine. Il a été l’ami et le collaborateur de M. La Fontaine, de l’abbé Ferland, de M. Faribault, de l’abbé Laverdière, de l’abbé Casgrain, de M. Rameau, de M. Marmette, etc.
C’était un savant plein d’esprit et de cœur, un savant de la
- ↑ Je ferai respectueusement remarquer à Honorable Hector Fabre qu’il se trompe sur ce point. Comme M. Gabriel Gravier, l’auteur des Découvertes et établissements de Cavelier de la Salle, c’est l’ouvage même de M. Pierre Margry qui l’a induit en erreur. Cavelier de la Salle a découvert l’Ohio, et Louis Joliet le Mississipi ! — Cuique suum. — E. M.
Cf : Mémoire sur les mœurs, coutumes et religion des Sauvages de l’Amérique Septentrionale, de Nicolas Perro, Leipzig & Paris, 1864, édition annotée par le Rev. Père J. Tailhan, S. J. — pages 279 et suivantes. - ↑ C’est l’Introduction au tome Vième des Mémoires et Documents pour servir à l’histoire des Origines françaises des pays d’Outre-Mer.