mais au parti bien arrêté de leur engendrer querelle autant de fois qu’il les rencontrera dans l’histoire, ou plutôt, dans ses histoires. Que l’on s’en convainque à ces quelques traits.
La guerre de Hollande éclate[1] et le fils unique de Frontenac, François-Louis de Buade, se fait glorieusement tuer à L’Estrunvic, en Allemagne, à la tête de son régiment. Ce régiment était au service de l’évêque de Munster, allié de la France. Aussitôt l’abbé La Tour, celui-là même que M. l’abbé Auguste Gosselin vient de surprendre en flagrant délit de mensonge historique[2], l’abbé LaTour, dis-je, écrit, dans ses Mémoires sur la Vie de M. de Laval, que François-Louis de Buade fut tué en duel ![3]
Rappelons, pour faire tout de suite bonne justice de cette pure calomnie qu’un Récollet, le Père Eustache Maupassant, prononça l’oraison funèbre du jeune officier à la cathédrale de Québec, où Frontenac avait fait célébrer un service solennel pour le repos de l’âme de son enfant, décédé à vingt-un ans ! L’Église, au 17ième siècle, et en particulier l’autorité épiscopale au Canada, n’était pas, que je sache, dans l’habitude de permettre aux prêtres du diocèse de Québec de chanter des messes de Requiem, pour les duellistes morts sur le terrain, ou de leur accorder l’honneur d’une oraison funèbre.
Frontenac meurt à son tour. Et le 19 décembre 1698, voici que le Rév. Père Récollet Olivier Goyer prononce, à l’église des Récollets de Québec, l’oraison funèbre du fameux gouverneur.
Qu’advient-il ? Le texte original de son discours est
- ↑ Ce fut le 17 septembre 1672, à une séance extraordinaire du Conseil Souverain, présidée par Frontenac en personne, que fut enregistrée la déclaration de guerre à la Hollande.
- ↑ Il s’agit de la représentation de Tartufe à Québec. — Voir la note à l’Appendice.
- ↑ Cf : Encyclopédie Migne, vol. 177 : Œuvres de La Tour, vol. 6 — Mémoires sur la Vie de M. de Laval, livre 12, page 1590.