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APPENDICE

l’Estrunvic[1] en Allemagne, servant le Roi dans ses armées. »[2]



Frontenac et la comédie de « Tartufe. »


Nous lisons dans les Cours d’histoire du Canada[3] de l’abbé Ferland :

« Il (Frontenac) s’avisa, pour jouer le clergé et l’évêque (Mgr  de Saint-Vallier), de faire représenter au château Saint-Louis la comédie de Tartufe. Non content de la faire jouer dans sa maison, il voulut que les acteurs et les actrices, les danseurs et les danseuses allassent la représenter dans les communautés religieuses. Il les mena aux Jésuites, à l’Hôpital (Hôtel-Dieu), dans la salle des pauvres, où les religieuses eurent ordre de se rendre ; il alla enfin au parloir des Ursulines fit assembler la communauté et fit jouer en sa présence. M. de Frontenac aurait voulu donner le même spectacle au Séminaire ; on alla au-devant de lui pour le prier de ne point venir insulter les prêtres. Il n’osa passer outre et se retira. »

  1. L’Estrunvic, Strumense vicus, c’est-à-dire le village d’Estrunc, en Flandre, qu’il ne faut pas confondre avec l’abbaye d’Estrunc, Strumense monasterium, bâtie dans le voisinage.
    « Estrun : abbaye de Bénédictines non cloîtrées, à une lieue ouest d’Arras qui vaut 22,000 livres à l’abbaye. Il y a un ancien camp (militaire) tout proche et un autre près d’Estrunc, (le village) à deux lieues nord-est de Cambrai. »
    Cf : Dictionnaire géographique portatif traduit de l’anglais sur la 13ième édition de Laurent Eschard, avec des additions et corrections considérables par M. Vosgien, chanoine de Vaucouleurs. À Paris, chez les Libraires associés, 1790.
    Au temps de la guerre de Hollande (1672) le village d’Estrunc se trouve marqué, sur les cartes, à mi-distance entre Denain et Cambrai.
  2. Cf : Histoire Générale et Chronologique de la Maison Royale de France, etc, par le Père Anselme.
    Tome IX, page 151, 3ième édition, Paris, 1733.
    Cet ouvrage rarissime se trouve à la bibliothèque de l’université Laval, à Québec.
  3. Cf : Tome II, page 320, éditions de 1865 et de 1882.