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Page:Myrand - Noëls anciens de la Nouvelle-France, 1899.djvu/12

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PRÉFACE

comme sous la caresse d’un baiser, du ravissement de notre extase au charme de son souvenir. Cette voix amie parle de nos aïeux :

« Leur mémoire, dit-elle, est comme un délicieux parfum préparé par une main habile. »

« Leur souvenir sera doux à la bouche de tous les hommes comme le miel, suave comme les chants entendus au milieu d’un festin. »

Elle semble lire plutôt qu’adresser ces paroles. En effet, après quelques recherches, on les retrouverait dans l’Ecclésiastique : Memoria Josiœ in compositionem odoris. C’est l’oraison funèbre des rois de Juda répétée sur la tombe de nos ancêtres.

Heureux les morts qui se rappellent à notre souvenir par un parfum ou par une mélodie ! Confiés à ce que la nature a de plus éphémère et de plus fragile, — une fleur, un écho — leurs noms demeurent et vivent dans l’histoire de leurs familles et de leur pays. Que le chant des Noëls anciens de la Nouvelle-France en soit, pour mes lecteurs, une démonstration aussi gracieuse qu’éloquente.


Ernest Myrand.
Québec, 25 décembre 1899
En la Fête de Noël.