Rappelons-nous le second acte de l’une des plus belles
tragédies de Shakespeare. La scène se passe dans le
jardin de Capulet. Roméo se désespère de s’appeler
Montaigu. Que va lui répondre Juliette ? — « Il n’y a
que ton nom qui soit mon ennemi. » Puis elle ajoute :
So Romeo would, were he not Romeo call’d,
Retain that dear perfection which he owes
« Qu’y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose, sous tout autre nom exhalerait un parfum aussi suave. Ainsi Roméo, ne se nommât-il plus Roméo, garderait, en perdant ce nom, toutes ses perfections aimables. »
Ce passage du grand dramaturge anglais ne vous convainc-t-il
pas mieux que toute autre bonne raison, et
n’est-il point parfaitement inutile de s’arrêter davantage
à rechercher si la mélodie qui nous intéresse est de
Mozart ou de Nägeli ?