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APPENDICE

Notre-Dame de Québec ne fut ouverte au culte qu’en 1657. Elle avait alors la forme d’une croix latine et son clocher s’élevait sur le transept. Elle mesurait cent pieds de longueur sur une largeur de trente-huit pieds.

Trente ans plus tard, en 1687, on résolut d’agrandir l’église, c’est-à-dire de l’allonger par le portail. Un architecte de Paris, Hilaire Bernard, mandé à cet effet, dirigea les travaux. Les deux tours carrées actuelles furent bâties, mais une seule fut terminée : c’est le beffroi qui existe encore.[1]

Le 23 décembre 1745 on décida, en assemblée publique, de rebâtir l’église d’après les plans de Gaspard Chaussegros de Léry, chevalier de Saint-Louis, ingénieur de la marine. Les anciennes murailles furent utilisées : les piliers actuels de la nef en sont une partie ; les bas-côtés datent aussi de cette époque (1745). Les travaux furent terminés le 15 novembre 1748, précisément un siècle après la première construction.

Incendiée au siège de 1759, la cathédrale fut rebâtie en 1768, par un architecte canadien, M. Laflèche, qui utilisa les mêmes murs ; mais on allongea le sanctuaire de vingt-deux pieds. Ce qui donne, pour les dimensions actuelles de l’édifice, deux cent seize pieds de longueur sur quatre-vingt-quatorze pieds de largeur.

En 1843 on fit disparaître l’ancien portail,[2] que l’on reconstruisit en pierre de taille d’après un plan nouveau. Par bonheur, on épargna le beffroi dont la lanterne est l’exacte reproduction de celle qui existait avant l’incendie de 1759.[3]

De sorte que si nos premiers ancêtres, les Français-canadiens

  1. La seconde tour fut terminée en 1843, quand le portail de la cathédrale fut reconstruit.
  2. Cf : Vues de Québec en 1832, — dessins de Sproule, chromo-lithographies de Craven.
  3. À la fin du quinzième siècle, Marie de Luxembourg fit bâtir une église sur les ruines d’une construction très ancienne élevée à l’endroit où était venu prêcher saint Martin, l’apôtre des Gaules. Je signale à mes lecteurs le clocher de cette église, connue sous le nom de Saint-Martin de Vendôme, dans le département de Loir-et-Cher, car le clocher de notre basilique lui ressemble étonnamment. Consultez à cet effet le Magasin Pittoresque de Paris, année 1858, page 164, et faites la comparaison.