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Page:Myrand - Noëls anciens de la Nouvelle-France, 1899.djvu/193

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APPENDICE

du dix-septième siècle et les Canadiens-français du dix-huitième, revenaient à Québec, la nuit de Noël, ils pourraient encore s’orienter sur le clocher de leur vieille cathédrale.

La seconde photogravure représente une statuette de l’Enfant Jésus appartenant à la chapelle de la Mission huronne de la Jeune Lorette.

Ce bambino a-t-il une histoire ?

Suivant la tradition huronne, cette statuette de l’Enfant Jésus fut apportée de France au Canada par le Père jésuite Paul Le Jeune, en 1632. Quelques années plus tard, 1637, à la fondation de la mission algonquine de St-Joseph de Sillery, le Père Le Jeune en fit cadeau à la chapelle où elle demeura jusqu’en 1673.

Nous connaissons les migrations nombreuses des Hurons. Chassés de leur pays par les féroces Iroquois, ils arrivent à Québec le 23 juillet 1650. L’année suivante, 1651, ils s’établissent à l’Ile d’Orléans. Six ans plus tard, en 1657, ils reviennent à Québec. En 1668, nouveau départ de la tribu qui se rend à Notre-Dame de Foy.

Or, la mission huronne de Notre-Dame de Foy était desservie, en 1673, par les Jésuites qui résidaient à la mission algonquine de St-Joseph de Sillery, comme le prouvent incontestablement les Relations inédites de la Nouvelle-France, 1672-1679 :

“ Vers la fête de la Toussaint, de l’année 1673, les chemins étant très mauvais, et les Pères chargés de cette mission demeurant pour lors à Sillery, qui est à une demi-lieue de Notre-Dame de Foy, avaient bien de la peine à s’y rendre, comme ils y étaient souvent obligés plusieurs fois par jour.”[1]

Cet inconvénient fut peut-être la raison d’une sixième exode de la tribu huronne, qui, cette fois, alla s’installer à l’Ancienne Lorette. Et ce fut probablement à cette occasion que la statuette de l’Enfant Jésus fut donnée aux Sauvages de Notre-Dame de Foy en souvenir des Jésuites de Sillery et des bonnes re-

  1. Vol 1er pagre 299, Douniol, éditeur, Paris, 1861.