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III.


Le Journal des Jésuites est très laconique et très vague au sujet des cantiques chantés à la fête de Noël 1647.

« La veille de Noël, la nuit, nous nous assemblâmes à l’ordinaire, c’est-à-dire à onze heures et demie ; nous y chantâmes hymnos et cantica, Hæc dies ou Hæc nox est[1] et puis Laudate pueri Dominum — Sancta et immaculata et Lætatus sum in his quæ dicta sunt mihi. Item — (de nouveau) Hæc nox est et Lauda Jerusalem Dominum, répétant le tout comme antiennes, et enfin Noé, Noé, etc., et, à l’issue, Te Deum, pendant lequel nous fîmes sonner la messe comme présupposant que c’était l’heure de minuit. Le Fort tira cinq coups au Te Deum ; la prédication se fit l’après-dîner, c’est le mieux, et tout alla bien. Le Père Le Jeune dit la messe, depuis six heures et demie et jusqu’à huit heures. Moi — (Jérôme Lalemant) — ma troisième (messe) ensuite, et le Père de Quen à dix heures. Il y eut trois pains bénits : taillandiers, chirurgiens et boulangers.

« Il y eut saluts comme l’an passé aux Hospitalières et Ursulines et pour ce salut Hæc nox est ou Hæc dies, Laudate, etc., Sancta et immaculata, un noël, Tantum ergo sacramentum, etc. Le Saint Sacrement fut exposé depuis les trois heures. »

À partir de 1648, le Journal des Jésuites garde un silence absolu sur le chant des cantiques de Noël.

  1. Suivant que cette antienne était chantée à la messe du jour ou à la messe de minuit. On a remarqué que cette antienne : Hæc dies quam fecil Dominus, exultemus et lætemur in ea, est celle de Pâques. On la chantait à Noël. On chantait aussi les matines de Noël, avant la messe de minuit.
    « La messe de minuit (25 décembre 1648) fut précédée des matines qui furent dites pour la première fois, et bien. Il y eut grand monde et toute l’église regorgeait dès le commencement des matines qui commencèrent à dix heures. »
    Journal des Jésuites, année 1648, pages 118 et 119.