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NOËLS ANCIENS


VII.


En l’an de grâce 1664, à Paris, sous le couvert de l’anonymat, le célèbre jésuite Jean-Joseph Surin, publia ses Cantiques Spirituels de l’Amour Divin composés, disait la page-titre, « par un Père de la Compagnie de Jésus, dernière[1] édition, revue, corrigée et augmentée de plusieurs beaux cantiques choisis dans divers auteurs bien approuvés, propres pour élever, entretenir et unir l’âme avec Dieu, appropriés aux trois états de la vie purgative, illuminative et unitive. » Puis on ajoutait, dans l’advis au lecteur : « Vous trouverez ensuite quelques cantiques, composés par un bon religieux de Saint François, sur les matières de la doctrine chrétienne. Ils sont beaux et préparatifs à ceux qui les précèdent ! (sic) aussi bien qu’à ceux qui les suivent. »

Ce bon religieux de Saint François n’était autre que le Père capucin Martial de Brives[2]. Son nom, bien en vedette, apparaissait au franc milieu du livre, en tête de seize de ses meilleures compositions. Ainsi placés au centre du volume les cantiques, alors célèbres, de Martial de Brives étaient bien réellement préparatifs à ceux qui les précèdent et à ceux qui les suivent.

  1. Petite finesse de l’éditeur. C’est première édition qu’il faut lire.
  2. Les cantiques spirituels du Père Martial de Brives se trouvent insérés entre la page 180 et la page 213 des Cantiques Spirituels de l’Amour Divin du Père Surin. Ils occupent donc trente-deux pages au centre du livre. Pour une raison qui m’échappe, l’imprimeur, au lieu de continuer la pagination régulière du livre de Surin sur les trente-deux pages réservées aux poésies de Martial de Brives, l’interrompt à la page 180, pagine à nouveau (de 1 à 32) puis rétablit à la page 213 la pagination régulière de l’ouvrage de Surin et la poursuit jusqu’à la fin du volume. On ne retrouve point cette bizarrerie de pagination dans l’édition de 1694.