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Page:Myrand - Noëls anciens de la Nouvelle-France, 1899.djvu/90

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NOËLS ANCIENS

l’Agnus Dei de la messe de Perrault, se chante encore aujourd’hui, en tout temps, par toute la France dans les écoles primaires. J’ai sous la main Le Livre de Musique par Claude Augé[1] qui donne comme exemple de morceaux écrits dans le ton de mi naturel mineur la mélodie même du noël que les petits Français chantent, andantino, à leur leçon de solfège :

Nous voici dans la ville

Où naquit autrefois
Le Roi le plus habile
Et le plus saint des rois.
Élevons la pensée
Vers Dieu qui nous conduit
Durant cette journée.

Voici venir la nuit.


Tel est le premier couplet de la version moderne de ce noël populaire dont la musique immuable endort, depuis quatre siècles, à son rythme caressant, tous les berceaux de France, notre ancienne mère-patrie.

Ce n’est pas mon intention de publier ici, à la queue-leu-leu, les treize autres noëls anciens que me signale le précieux ouvrage de Pellegrin. Les trois noëls populaires mis en regard des trois noëls religieux que mes lecteurs viennent de lire suffiront, je crois, à leur donner une idée assez juste et assez développée de leur caractère et de leur valeur comparés. Des dix-huit noëls anciens qui servirent de type aux noëls nouveaux de Pellegrin, cinq, ai-je dit, ont survécu dans la mémoire du peuple, grâce au charme réel de leurs mélodies. Les treize autres, absolument ternes et vulgaires, sont d’une fadeur qui explique mieux que tout leur disgrâce et l’oubli définitif où ils sont tombés. Écrites, pour la plupart, sur le mode

  1. À Paris, chez Ve P. Larousse & Cie. Imprimeurs-Éditeurs, 19. rue Montparnasse.