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732 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

rienne que par amour du travesti. Au cours de sa longue carrière elle a obstinément ignoré Desdémone, Juliette, Cordélia. De même, à peine a-t-elle joué Racine... Et cette " princesse du geste ", n'aura pas fait l'aumône d'un seul de ses gestes aux tragiques grecs ! Elle a vécu au temps d'Ibsen et s'est éprise de Sudermann et de Sardou... — Oui ! plus j'admire son talent, plus je me sens prêt à lui rendre hommage, plus je mesure l'étendue de son prestige sur le public du monde entier, — plus je me sens impitoyable, lorsque je considère l'emploi qu'elle en a fait. Etant tout à fait libre d'imposer au monde la poésie la plus pure, la littérature la plus haute, elle a attelé à son char quelques faiseurs de mélodrame et quelques poètes disgraciés, qui certes ne la valaient pas, mais sur lesquels elle pouvait dominer encore... Son souvenir restera lié étroite- ment à celui de Sardou, de Rostand, de Mendès — et ce sera la vengeance de Shakespeare.

H. G.

��LES EXPOSITIONS

��PETITES EXPOSITIONS: CH. CAMOIN (chezDruet); L'ART DÉCORATIF (chez Manzi) ; PICASSO (à la Peau^ de l'Ours).

On peint trop, on expose trop ; les salons n'y suffisent pas. Nous renonçons à rendre compte des incessantes manifestations; de nos peintres. Ils sont en train de devenir les journalistes du pinceau. Laissons les faire. — Nous nous contenterons dénoter au passage l'émotion neuve ou ravivée que tel ou tel tableau saura nous procurer encore et de le signaler ici.

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