306 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
Thé, de l'écrivain japonais Okakura Kakotzo. Mettez-le dans votre bibliothèque lorsqu'il aura paru en librairie, entre V Aventure de Thérèse Beaiichamp et les Voyages d'un Séden- taire. Vous aurez le sentiment d'un accord que je ne veux pas déflorer et que je vous laisse le plaisir d'éprouver tout neuf. Vous suivrez l'ordonnance du docteur Paul-Louis Couchoud dans ses Sages et Poètes d'Asie, vous ^habituant à considérer la vie sous le double et complémentaire aspect des deux moitiés de l'humanité. Occident et Extrême Orient, et vous rendrez grâces à Francis de Miomandre du beau voyage par lequel, sans quitter Paris et sa table, sans rien nommer de japonais et sans même vous présenter son Bouddha, il vous y aura précédé. Il est probable que dans une cinquantaine d'années le terme d'Extrême Orient sera, pour une sensibi- lité et une intelligence cultivées, quelque chose d'aussi riche, complexe, animé que l'est pour nous aujourd'hui le mot d'Orient. Les Concourt l'avaient fort bien pressenti, mais il faudra sans doute encore quelques générations pour faire passer définitivement du monde du bibelot au monde de la vie ces valeurs de connaissance et de goût. Quelques Uvres, quelques façons de sentir d'aujourd'hui, forment de bons points de repère pour cette route future.
ALBERT THIBAUDET ♦ **
LA MÊLÉE SYMBOLISTE, par Ernest Raynaud (La Renaissance du Livre).
M. Ernest Raynaud compte consacrer trois volumes à la Mêlée Symboliste, et le premier, celui-ci, va de 1870 à 1890. Il n'y faut guère chercher que des anecdotes et des portraits symbolistes, et l'histoire anecdotique du symboUsme tient déjà un fort rayon de bibliothèque. La postérité n'aura aucun mal à identifier les cafés de la rive gauche où fut renouvelée la poésie française. Les portraits et souvenirs de M. Raynaud, fort intéressants, apportent à ce dossier
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