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LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

je ne veux que voir ce que je vois. Je vois que la pensée chrétienne, exprimée dans une des plus vieilles et des plus traditionnelles formules de l’enseignement de l’Église, et la pensée bergsonienne, exprimée partout dans l’œuvre de notre maître, et notamment dans Matière et Mémoire (essai sur la relation du corps à l’esprit), et dans l’Essai sur les données immédiates de la conscience, procèdent par une démarche à ce point parallèle, pénètrent dans les réalités spirituelles par un approfondissement à ce point parallèle et parent que nous ne sommes entrés dans le plein de l’intelligence de cette vieille formule de l’enseignement de l’Église qu’armés du plein du sens et de l’intelligence et de l’éclairement de la pensée bergsonienne.

Oui l’Église et l’enseignement de l’Église a toujours dit que la mort spirituelle était le résultat d’un durcissement et que l’impénitence finale était un endurcissement final. Mais qui ne voit que le plein du sens de cette formule, et non seulement le plein mais l’extrême rigueur et exactitude, qui ne voit que cette formule n’est vidée de tout son contenu, qui ne voit que le plein du contenu de cette formule n’apparaît, (et par conséquent n’est apparu dans l’histoire du monde), que pour celui qui est éclairé des lumières de la pensée bergsonienne.

Oui l’Église et l’enseignement de l’Église a toujours dit que la mort spirituelle, que la mort de l’âme était le résultat d’un final endurcissement. Mais qu’est-ce à présent, tout à fait au fond, que le durcissement. Qu’est-ce que la sclérose, métaphysiquement. Et ainsi qu’est-ce qu’un endurcissement final. En quoi consiste-t-il au juste. En quoi est-il essentiellement et aussi exactement mortel. En quoi est-il un acheminement infaillible à la mort et le