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382 ♦ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

C'est dire que par là et en cela nous connaissons le mécanisme de cette limitation de la grâce, ou enfin de l'action de la grâce, qui est devenu, qui fait présentement l'objet .de notre malheureuse étude.

Car du bois mort est du bois tout envahi de tout fait, tout entier occupé, tout entier consacré au tout fait, tout entier dévoré de tout fait, tout entier consonmié pour ainsi dire par l'envahissement du tout fait. Tout entier racorni, tout entier momifié ; plein de son habitude et plein de sa mémoire. C'est un bois qui est arrivé à la limite de cet amortissement. C'est un bois dont toute la matière a été gagnée peu à peu par ce vieillissement. C'est un bois dont toute la souplesse a été mangée peu à peu par ce raidissement, dont tout l'être a été sclérosé peu à peu par ce durcissement. C'est un bois qui n'a plus un atome de place, et plus un atome de matière, pour du se faisant. Pour faire du se faisant. Aussi, il n'en forme plus, il n'en fait plus.

Pareillement une âme morte est une âme tout entière envahie de toiU fait, tout entière occupée, tout entière consacrée au tout fait, tout entière dévorée de tout fait, tout entière consommée pour ainsi dire par l'envahis- sement du tout fait. Tout entière racornie, tout entière momifiée ; pleine de résidus, pleine de son débris ; pleine de son habitude et pleine de sa mémoire. C'est une âme qui est arrivée à la limite de cet amortissement. C'est une âme dont toute la matière pour ainsi dire, dont toute la matière spirituelle a été gagnée peu à peu par ce vieillisse- ment. C'est une âme dont toute la souplesse a été mangée peu à peu par ce raidissement, dont tout l'être a été sclérosé peu à peu par ce durcissement. C'est une âme

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