Aller au contenu

Page:NRF 13.djvu/715

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE PERE HUMILIE 707

ORSO. — C'est qu'il ne faut pas douter de celui qui vous aimait

Malgré ce long silence. Mais qu'est-il besoin de paroles à ceux qui ont foi l'un dans l'autre ? Quel mérite y aurait- il à me croire si j'étais là toujours ?

Nul ne vous aurait aimée comme lui vous aimait. Il faut le croire.

PENSÉE. — Je le sais, je le crois.

ORSO. — L'absence fut longue.

PENSÉE. — Vous voici !

ORSO. — Et si elle devait être plus longue encore, ne le supporteriez-vous pas avec courage ?

PENSÉE. — Tout le courage que vous me demanderez.

ORSO. — Pauvre enfant ! il n'y a chose si dure que mon exigence n'aille plus loin.

PENSÉE. — Pas aussi loin que mon amour !

ORSO. — Après une si longue séparation, si vous êtes avec moi. Pensée, ah, qui sera capable de nous dissoudre ? Je ne veux plus qu'une réunion telle

Que ce ne soit plus le temps qui la fasse cesser, mais elle qui soit capable au contraire de faire cesser le temps.

PENSÉE. — Vous m'aimerez toujours ?

ORSO. — Il y avait un homme qui ne pensait qu'à lui-même.

L'appel auquel son oreille était tendue, il croyait qu'il ne s'adressait qu'à lui seul.

Tout était simple : lorsque vous êtes venue. Pensée.

Et la blessure que vous lui avez faite est telle que rien, et même la mort, ne sera capable de le guérir.

PENSÉE. — Pourquoi parler de la mort alors que vous êtes vivant ?

�� �