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708 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

ORSO. — Maintenant, si son absence est longue, s'il ne répond pas lorsque vous l'appellerez,

Il ne faut pas croire que ce soit sa faute, et que celui

qui vous a tant aimée trahisse.

— Je jure qu'il vous aimait.

Silence.

PENSÉE. — Ce n'est pas Orian.qui parle.

ORSO. — Qui serait-ce donc ?

Silence.

PENSÉE. — Orso, qu'avez-vous fait de votre frère Orian ? Où est-il ?

ORSO. — Pensée, c'est maintenant qu'il faut montrer ce courage que vous m'avez promis.

Tout ce que j'ai dit, oui, c'est bien lui qui vous le disait par ma bouche. Nous ne nous sommes pas quittés. Il n'avait rien de secret pour moi et j'entendais chaque battement de son cœur.

Pensée de Homodarmes, maintenant, ce que j'ai à

vous annoncer, il faut que vous l'écoutiez sans fléchir :

Orian n'est plus.

Silence.

PENSÉE. — Orian est mort. C'est bien. Je le savais et mon cœur n'attendait pas autre chose.

ORSO. — Il est mort, et ce message dont il m'a chargé potu: vous est qu'il faut vivre.

PENSÉE. — Je vivrai.

ORSO. — La veille de sa mort, nous avons causé ensemble toute la nuit, de vous et de votre enfant. Il m'a chargé de vous demander pardon.

PENSÉE. — C'est moi qui ne cesse pas de lui demander pardon.

ORSO. — J'ai su ce qui s'était passé entre vous,

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