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Page:NRF 13.djvu/742

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734 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

que le soin de cette hôtesse infirme ajouterait aux soucis du ménage, et que mon regret était de ne l'y pouvoir plus souvent seconder. Enfin je l'apaisai de mon mieux, la suppliant aussi de ne point faire retomber sur l'inno- cente un ressentiment que celle-ci n'avait en rien mérité. Puis je lui fis observer que Sarah désormais était en âge de l'aider davantage, Jacques de se passer de ses soins. Bref Dieu mit en ma bouche les paroles qu'il fallait pour l'aider à accepter ce que je m'assure qu'elle eût assumé volontiers si l'événement lui eût laissé le temps de réflé- chir et si je n'eusse point ainsi disposé de sa volonté par surprise.

Je croyais la partie à peu près gagnée, et déjà ma chère Amélie s'approchait bienveillamment de Gertrude ; mais soudain son irritation rebondit de plus belle lorsque, ayant pris la lampe pour examiner un peu l'enfant, elle s'avisa de son état de saleté indicible.

— Mais c'est une infection, s'écria-t-elle. Brosse-toi ; brosse-toi vite. Non, pas ici. Va te secouer dehors. Ah ! mon Dieu ! les enfants vont en être couverts. Il n'y a

.. rien au monde que je redoute autant que la vermine.

Indéniablement la pauvre petite en était peuplée : et je ne pus me défendre d'un mouvement de dégoût en songeant que je l'avais si longuement pressée contre moi dans la voiture.

Quand je rentrai deux minutes plus tard, après m'être nettoyé de mon mieux, je trouvai ma femme effondrée dans un fauteuil, la tête dans les mains, en proie à une crise de sanglots.

— Je ne pensais pas soumettre ta constance à une pareille épreuve, lui dis-je tendrement. Quoi qu'il en

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