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882 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

deux m'ont demandé de vos nouvelles... Ils vieillissent et n'ont plus l'entrain d'autrefois.

— Ma pauvre Katje, ton Léonard et ton Jean Mullin sont de pauvres diables. Je puis en parler puisque je les ai vus. Ce n'est pas grand'chose de propre.

Katje ne répondit pas directement à cette provocation. Elle se fit insinuante et tout en suivant sa pensée elle dit:

— Maître Léonard m'a demandé de vos nouvelles. Il sait que vous avez été en Allemagne.

— Cette blague, tu le lui as dit ?

— Non, non, je le jure. Il sait que vous avez été en Allemagne et que vous avez eu des ennuis là-bas. Ça l'a bien fait rire.

Et elle ajouta après un silence : — Vous devriez venir avec moi mercredi, dans la nuit. Maître Jean Mullin voudrait vous parler.

— Ma fille, hurlai-je dans une explosion de bonne humeur mal feinte, il est inutile d'y compter. J'ai perdu trop de temps avec ces niaiseries et je...

— Je, je, je, je, je, fit Katje en riant. Et elle m'em- brassa comme une folle.

��* *

��Katje ne me reparla plus de Léonard et de Jean Mullin, Mais en reprenant mes travaux dans un cadre désormais trop évocateur, je ne pouvais empêcher les silhouettes de ces deux acolytes de se préciser sur la feuille de papier blanc ou sur la tenture bise de mes murs.

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