… Promenades aux bons sentiments
Les faillis se réhabilitent
Par des confessions publiques.
Au printemps
tout est
parfumerie — tulle — fleurs
occasions exceptionnelles.
C’est la fête des agents de change et des garçons
de recette.
L’ensemble du marché est bien impressionné
par le soleil.
Observons toutefois que ces allusions ingénieuses et ces emprunts amusants au répertoire des annonces et de la chronique financière seront d’ici peu d’années tout à fait imperceptibles. Et surtout c’est un exercice trop facile pour occuper longtemps un esprit aussi juste, aussi fin que M. Paul Morand.
LES DERNIERS VERS DE PAUL DROUOT (Imprimerie François Bernouard).
Parmi les poètes morts à la guerre, il en est peu dont la perte doive être plus vivement ressentie que celle de Paul Drouot. Deux volumes de vers, La Grappe de raisin et Sous le vocable du chêne, témoignaient des dons les plus rares. Le premier se compose de courtes pièces, dont la forme n’est pas sans rappeler les Stances de Moréas, mais où l’on sent frémir une voix ardente et fiévreuse avec des inflexions d’aigre amertume :
Au départir du mois d’avril aimer la pluie,
À l’hiver méconnu consacrer un grand feu
Dans l’âtre glacial et recouvert de suie,
Prêter l’oreille aux voix du concert
ténébreux