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102 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Jean Lorrain les rêveries des jeunes littérateurs provinciaux en proie au désir de connaître la « vie de Paris ». Tout cela a vieilli comme tout ce qui suit la mode de trop près et de trop près les contours du pittoresque quotidien.

Mais Jean de Tinan est un précurseur ; ou plutôt il a inventé un genre littéraire en augmentant le domaine de la critique d'une province pleine d'attraits. Ceux qui découvrent le charme du cirque et des music-hall ont, comme on dit, quelque retard...

«... Nous verrons près de beaux athlètes bien luisants (qua- « rante-six centimètres de tour de bras) des Japonais fins jongler « avec le vent d'un éventail ; Footit vexera Chocolat ; les « acrobates fuselés souriront ; les petites filles serreront les « lèvres en glissant sur les fils de fer balancés ; les patineurs « croiseront l'allongement tournoyant et penché des sou- « plesses. »

Ces lignes charmantes sont datées de 1897. Les règles d'un genre y sont déjà fixées. Les dessins que M. Maurice Barraud a fait pour orner ce livre sont très supérieurs à ce qu'on avait pu voir de sa façon, jusqu'à présent. Quelques figures de femmes montrent une bestiale et touchante douceur, bien observée et rendue avec simplicité.

ROGER ALLARD

POÈMES, par Henry J.-M. Levet, précédés d'une con- versation de MM. Léon-Paul Fargne et Valéry Larhauâ. (La Maison des Amis des livres.)

Henry J.-M. Levet fut vice-Consul à Manille et à Las Palmas, après avoir été poète à Paris et chargé de mission dans l'Indci Il mourut en 1906, à trente-deux ans. Léon-Paul Fargue qui fut son ami, Valéry Larbaud qui fut son premier et reste son plus fervent admirateur se sont réunis pour assembler, en une mince plaquette, le meilleur de sa production poétique et le présenter dans une conversation-préface oià les curieux d'histoire littéraire trouveront beaucoup à glaner.

Cette voix qui vient d'outre-tombe et s'élève d'entre les morts anonymes, avec la couleur de son inquiétude, la forme de son sourire, les apparences les plus légères et les plus subtiles de la vie ne s'écoute pas sans attendrissement. Avec elle, grâce au

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