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PREMIÈRE SUITE

I

Dis-moi, Frère, comment je puis renoncer à Maya.

Quand je défis le nœud de mes rubans, j’attachai encore mon vêtement autour de moi ;

Quand j’eus ôté mon vêtement, je couvris cependant mon corps de ses plis.

— Ainsi quand j’abandonne mes passions, ma colère demeure.

Et, quand je renonce à la colère, l’envie est encore en moi.

Et, quand j’ai vaincu l’envie, mon orgueil et ma vanité sont toujours là.

Quand l’esprit est libéré et qu’il a chassé Maya, il reste attaché à la lettre.

Kabir dit : « Écoute-moi, cher Sadhu, le vrai sentier est difficile à trouver. »

II

La lune brille au dedans de moi ; mais mes yeux aveugles ne peuvent la voir.

Elle est en moi ainsi que le soleil.

Sans qu’on le frappe, le tambour de l’Éternité résonne au dedans de moi ; mais mes oreilles sourdes ne peuvent l’entendre.

Aussi longtemps que l’homme réclamera le Moi et le Mien, ses œuvres seront comme zéro.

Quand tout amour du Moi et du Mien sera mort, alors l’œuvre du Seigneur sera accomplie.