36 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
diras de ma part à ta jeune personne que c'est une gredine.
N'oublie pas ! (Il sort.)
Fiôkla. — Voyez le coco ; comme il rage ! Parce qu'il est gros, il croit qu'il n'a pas son égal. Je lui dirai que c'est toi qui es un gredin ; voilà ce que je lui dirai !
Anoutchkine. — J'avoue, ma très chère, que je n'aurais jamais pensé que vous puissiez me tromper d'une façon pareille ! Si j'avais su que la jeune fille avait reçu une si piètre éducation, je n'aurais jamais mis les pieds ici. Voilà ce que j'avais à vous dire ! (Il sort.)
Fiôkla. — Sur quelle herbe ont-ils marché ? Ont-ils trop bu ? Voyez-moi quels insolents ! Ils ont tant étudié qu'ils en sont stupides.
Scène VII
(Kotchkariov, en apercevant Fiôkia, se met à rire à gorge
déployée et la montre du doigt.)Fiôkla, ennuyée. — Qu'as-tu donc à t'écorcher la gorge ?
Fiôkla. — Ah, comme ça le travaille !
Kotchkariov. — Ah, marieuse, marieuse ! Maîtresse en l'art de marier ! Tu t'y entends à conduire les choses ! (Il continue à rire.)
Fiôkla. — Vraiment, ça le secoue ! Ta défunte mère a dû devenir folle en te mettant au monde. (Elle sort furieuse.)
Scène VIII
Kotchkariov, riant toujours. — Ah, je n'en puis plus ; mes forces m'abandonnent. Je sens que ma poitrine va éclater ! (Il continue à rire.)