RÉFLEXIONS SUR LA LITTÉRATURE
��UNANIMISME
Quelques années avant la guerre, M. Florian Parmentier avait repéré et décrit, je crois, dans la littérature de son temps, une trentaine d'écoles en isiiie, y compris celle qu'il avait lui- même fondée, et dont le nom m'échappe. Tout cela semble de l'histoire assez ancienne, et les peintres se disent maintenant plus volontiers istes que les littérateurs. La fondation d'une école, qui prête généralement à des épigrammes assez faciles, serait pourtant, semble-t-il, une œuvre à encourager. La critique trouve une grande satisfaction à voir la littérature s'avancer par escouades sur le terrain de manœuvres, et la tirer d'incer- titude par des manifestes explicatifs et des commentaires didac- tiques. Vous savez ce qu'on nomme en langage parlementaire le Barodet ? C'est le recueil des professions de foi et des pro- grammes des élus, imprimé au début de chaque législature, et qui, ayant été approuvé par les électeurs, est censé représenter leurs cahiers. Si l'usage des écoles se généralisait, si, comme les poètes élisent leur prince, les écrivains choisissaient leurs chefs, sous-chefs et grands chefs d'école sur des programmes bien tranchés et abondamment développés, nous pourrions faire un Barodet littéraire qui nous donnerait, comme disait Sarcey, des sujets de chronique, et si beaux qu'il n'y aurait plus ni crise de la critique ni enquêtes sur la crise de la critique.
Mais tous les élus dont le Barodet a enregistré les principes ne deviennent pas ministres. On en trouverait, en cherchant bien, quelques-uns qui ne sont même jamais sous-secrétaires d'Etat. Et pareillement tous les manifestes d'écoles n'engendrent
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