opposer à son désir… c’est en ce qui touche l’éducation de vos fils.
Elle le regarde avec étonnement. Est-ce pour lui marquer qu’il abuse ? Non, car c’est plutôt d’un ton découragé qu’elle lui répond :
— Je vous ai déjà dit… pourquoi je ne suis pas libre…
Et comme elle voit son front se durcir :
— Je vous promets que j’y réfléchirai… Mais ne soyez pas impatient… Je suis franche avec vous… Si j’ai plus de confiance en moi que par le passé, c’est à vous que je le dois… Je ne vous en remercie même pas, car cela dépasse ce dont on peut s’acquitter par des paroles… Vous voyez que je me rends presque à discrétion… Mais ne me demandez pas tout de suite la désobéissance à une volonté formelle…
Il la voit battre plus vite des paupières. Elle ajoute, encore plus anxieuse :
— Ai-je dit quelque chose… qui ne soit pas raisonnable ? Vous semblez…
— Pardonnez-moi, répond-il ; c’est un vieux travers. J’ai toujours, après coup, peur d’avoir mal fait en pesant sur la détermination d’autrui.
Elle retrouve un peu de son enjouement :
— Même lorsqu’il s’agit de l’éducation des garçons ?
Il rit à son tour :
— Je suis certain, n’est-ce pas, de trouver Antoine sur la plage ? J’aurai juste le temps d’y passer avant de prendre mon train.
Mais quand il entend que le général de Pontaubault vient d’emmener sur mer ses petits-neveux et qu’ils ne rentreront qu’après dîner, il ne comprend pas lui-même d’où vient la vivacité de sa déception.
— Antoine va croire que je n’ai pas pensé à lui… Expliquez-lui bien… Dites que j’irai le voir à Paris.
Mais il sent que c’est à la mère qu’il aurait dû d’abord exprimer le désir d’une nouvelle rencontre. L’absurdité de