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Page:NRF 1909 11.djvu/17

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“ Non ! ce n’est pas cela, voyez-vous, que je pleure,
Le front entre mes mains,
Et ce n’est ni vous-même, hélas, et ni le leurre
De vos yeux incertains,

“ Mais que votre beauté à qui je fus crédule
Ait dupé mon amour
Et d’avoir trop longtemps pris votre crépuscule
Pour l’aube d’un beau jour ;

“ Car je n’ai dans mes bras serré que le mensonge
D’un fantôme vivant
Et me voici pareil à celui dont le songe
Jette son or au vent…

“ Et ce que je regrette en ces larmes cruelles
Où vous n’êtes pour rien
Ce n’est pas, sachez-le, vous sans pitié pour elles,
Votre amour, c’est le mien ! ”


Henri de Régnier.