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Page:NRF 1909 11.djvu/18

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ÉTUDES



Le rêve est en deçà de la volonté, et tu n’obtiens rien par volonté, dès le seuil du sommeil. Toutes les facilités, tous les empêchements sont changés de place : les portes sont murées, et les murs sont de gaze. Il y a des noms connus sur des personnes inconnues. Ce qui ferait l’absurde de telles choses dort. Il est absurde de marcher sur les mains, mais si l’on n’a plus de jambes, et qu’un déplacement s’impose, il le faut bien.

Ici, mélange intime de vrai et de faux. Il est vrai que j’étouffe ; il est faux qu’un lion me presse. Quelque chose de faux (j’ai fait un opéra) rappelle quelque chose de vrai (je ne sais pas la musique). Mais non tout le vrai. Embarras. (Mélange homogène).

Dans le rêve, j’agis sans vouloir ; je veux sans pouvoir ; je sais sans avoir vu jamais, avant d’avoir vu ; je vois sans prévoir.

Ce qui est étrange, ce n’est pas que les fonctions soient déconcertées, c’est qu’elles entrent en jeu dans cet état.