Aller au contenu

Page:NRF 1909 11.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

394 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

touchait ni de loin ni de près. Il avait d'autres chiens à fouetter !

Mais un sage, digne de ce nom, a-t-il le droit d'être égoïste ? Lui est-il permis de rendre ses arrêts à la légère, afin de retourner plus vite à ses occupations ? Peut-il, ainsi que maman l'avait laissé entendre, se laisser sug- gestionner par des considérations personnelles ? Il me semble que mon oncle n'avait^pas rempli tout son devoir, et l'auréole dont je l'avais longtemps paré sous l'influence paternelle reçut une sensible écornure.

��XII.

��La semaine suivante appartint à la pluie, et il suffit de quelques jours pour décomposer la campagne. On entra d'un seul coup dans l'automne.

Le dimanche, une éclaircie nous laissa monter tranquil- lement à Saint-Clair, pour la dernière fois de la saison. A l'issue de la messe, le déluge ayant repris de plus belle, une partie des fidèles se débandèrent sans s'attarder aux politesses. Ceux de qui les voitures stationnaient le long du terre-plein sur lequel l'église est bâtie, se hâtèrent de les rejoindre. Les Tourneur montèreAt dans leur break aux rideaux de cuir ; le marquis et la marquise de Champ- dieu dans leur landau solennel ; les de Chaberton s'em- pilèrent dans leur coupé. Un groupe, dont nous faisions partie, attendait sous le porche que l'averse diminuât de violence. Les Davèzieux s'étaient réfugiés chez le phar- macien.

Soudain retentit un fracas, et les dames jetèrent des cris d'effroi. Au coin de la place, le cocher de M. de

�� �